La double paire de rênes - by Kokolex
J'ai piqué insidieusement cet article fait par une amie sur son blog suite à une question de ma part : comment tenir 2 paires de rênes et quels sont les effets de chaque tenue.
Suite à une question de Laure, voici les conclusions de ma réflexion au sujet de la tenue des doubles paires de rênes que ce soit consécutif à une embouchure ou un enrênement.
Il y a 3 façons principales de tenir 2 paires de rênes :
(je
suis désolée, je n'ai ni photos, ni dessins pour illustrer mais ça
viendra peut-être et merci Mel de m'avoir aidée à retrouver les
correspondances ^^)
- A la française :
Les rênes de filet passent entre le pouce et l'index et descendent dans la main pour en ressortir par le bas, contrairement à ce dont on a l'habitude.
La paire de rênes d'appoint passe sous le petit doigt et remonte normalement dans la main pour ressortir entre le pouce et l'index.
Les rênes ne croisent pas.
Cette méthode est peu utilisée et à ma connaissance toujours en bride, pour les personnes qui débutent dans ce domaine et ont besoin de ressentir les effets de chaque rêne.
- A l'anglaise :
- Les rênes de filet passent sous le petit doigt.
- La paire de rênes d'appoint passe entre l'annulaire et le petit doigt.
- Les rênes croisent, nous avons donc la rêne de filet sous la rêne d'appoint.
- A l'allemande :
- Les rênes de filet passent entre l'annulaire et le petit doigt.
- La paire de rênes d'appoint passe sous le petit doigt.
- Les rênes ne croisent pas, la rêne d'appoint est sous la rêne de filet.
.
Dans quels cas choisit-on telle ou telle manière de tenir ses 2 paires de rênes ?
De mon point de vue, il faut adapter la tenue des rênes à l'enrênement ou l'embouchure utilisé(e). Je m'explique.
Que la seconde paire de rênes viennent d'un enrênement ou d'une bride ou d'une embouchure avec "une option double rêne", l'action de la seconde paire ne doit jamais être constante. Il s'agit d'un appoint offert par le matériel associé pour corriger ou pallier certains défauts. Dans la façon de tenir les rênes, il faut donc veiller à choisir celle qui permettra d'utiliser ponctuellement, au maximum et à volonté les possibilités de ce matériel.
J'exemplise :
Il
faut savoir que quand on monte à l'allemande, on agit principalement
sur les rênes d'appoint tandis qu'à l'anglaise, c'est sur les rênes de
filet. On a également une mobilité de la main plus facile sur la rêne
la plus basse de celle-ci.
Si je monte en bride, perso, je préfère monter à l'anglaise parce que le mors de bride fonctionne par un système de levier et donc par une action de la main dans un axe vertical. Je peux très bien avoir cette action de main sans avoir un parfait contrôle sur ma rêne. Je n'ai pas besoin de jouer dans mes doigts sur le mors de bride, je ne m'en sers pas pour effectuer les changements de direction, je n'ai pas besoin de les réajuster à tout va puisqu'il me suffit de lever la main pour que l'effet survienne, etc. Je trouve donc plus intéressant de conserver une précision large sur mes rênes de filet en les ayant à pleine main et lever ponctuellement pour agir avec la bride plutôt que d'avoir un contrôle total sur cette dernière mais qui ne me servira à rien. De plus, ça réduit un peu les risques de dépasser l'angle de 45°
A contrario, si je monte en rênes allemandes ou encore en gogue commandé, je préfère avoir une tenue de rênes à l'allemande parce que leur action dépend principalement de la longueur de rênes et des mouvements de mes doigts sur celles-ci. Je dois donc pouvoir les réajuster à volonté pour prendre et relâcher suivant mes besoins. De même, il faut de la précision dans l'action de la rêne. Cette précision, je l'aurai difficilement en tenant mes rênes à l'anglaise puisque la partie la plus mobile de ma main serait alors consacrée aux rênes de filet. J'opte donc sans hésiter pour la tenue à l'allemande. Mais je ne parle évidemment pas de l'utilisation de ces enrênements en club. Dans ce cas précis, j'applique la méthode inverse, je monte à l'anglaise afin de laisser le cher enrênement flottant vu qu'il n'a aucun bénéfice mdr
Si on veut, on peut généraliser ces choix à tous les mors à levier fonctionnant potentiellement à double paires de rênes comme le pelham et à tous les enrênements "commandés". Après, il y a toujours des cas particuliers et on doit adapter à la sensibilité de chaque cheval mais là, c'était juste pour illustrer une manière de choisir sa tenue de rênes en fonction des spécificités du matériel utilisé